Ce nouvel article démarre comme a fini Une racontotte du Pays de Montbéliard avec un sculpteur et un monument aux morts. L’artiste se nomme Armand Bloch (le bien nommé) et le cénotaphe est celui du village de Longevelle-sur-Doubs.

Monuments aux morts

“Un monument aux morts est un monument destiné à commémorer, voire honorer, des personnes de façon collective. Ces personnes peuvent être commémorées de façon anonyme ou nominative. Le monument peut faire référence à un évènement ponctuel ou une période étendue dans le temps. Il est dans la majorité des cas dédié aux militaires morts ou disparus au cours d’une bataille ou d’une guerre. La notion de monument aux morts s’est progressivement étendue aux victimes civiles : otages exécutés, déportés, massacres, tués par les bombardements… Un monument aux morts peut également être dédié à des personnes tuées en dehors de situation de guerre : mortes ou disparues lors d’une catastrophe (naturelle, liée aux transports, industrielle…), acte terroriste. (…)
Le deuil de la Grande Guerre a déterminé les communes à rendre hommage à leurs morts pour la Patrie. Dans les années 1920-1925, ce sont quelque 35 000 monuments aux morts qui sont érigés malgré les difficultés de la reconstruction (plus de 95 % des communes françaises en possèdent un). L’État est intervenu pour accorder des subventions et réglementer les édifications, les souscriptions publiques couvrant parfois la totalité des dépenses”.

Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Monument_aux_morts
Lire :
La guerre de 14-18 : les monuments aux morts, mémoire de la guerre : https://www.vie-publique.fr/eclairage/19359-la-guerre-de-14-18-les-monuments-aux-morts-memoire-de-la-guerre
Dans de très nombreuses communes, le monument aux morts rappelle le souvenir des soldats « morts pour la France » : https://www.cheminsdememoire.gouv.fr/fr/monuments-aux-morts
Les monuments aux morts, témoins des vivants : https://www.nationalgeographic.fr/histoire/2020/06/les-monuments-aux-morts-temoins-des-vivants
Les différents types de monuments aux morts : https://auxmortspatrimoine.blogspot.com/p/les-differents-types-de-monuments.html
Lire, décrypter, entendre le monument aux morts : https://books.openedition.org/codex/1242
Pourquoi s’intéresser aux monuments aux morts ? https://books.openedition.org/codex/1237
Le monument aux morts : https://clespourlhistoire.ac-besancon.fr/le-monument-aux-morts/

Le premier monument aux morts de Longevelle-sur Doubs

Monument aux Morts 1914-1918 de LONGEVELLE tombés glorieusement pendant le Grande Guerre.

Source : © Alain Halter, documents familiaux.

L’ancien monument aux morts 1914-1918, sculpté par Armand Bloch et inauguré le 23 juillet 1922, a été complètement détruit par un camion.

Source : https://monumentsmorts.univ-lille.fr/monument/15264/longevelle-sur-doubs-rueroute/?elm=1

Armand Bloch, sculpteur

Armand Lucien Bloch, dit Armand Bloch, né le 1er juillet 1866 à Montbéliard et mort le 5 mars 1932 à Paris, est un sculpteur français.

Armand Bloch, sculpteur

Source : Auteur inconnu – Unknown author, Public domain, via Wikimedia Commons.

“Après la première guerre mondiale, il est sollicité pour la création de monuments aux morts dans les environs de Montbéliard entre 1919 et 1924 : Abbévillers, Audincourt, Beaucourt, Courtefontaine, Hérimoncourt, Mandeure, Montbéliard, Roppe, Saint-Hippolyte, Seloncourt et le monument au Caporal Peugeot à Joncherey”.

(Y ajouter : Lougres et un second à Montbéliard (monument et plaque pour 1870).

Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Armand_Bloch
Voir : https://monumentsmorts.univ-lille.fr/auteur/1289/blocharmand/?elm=1
Lire : Clémentine Delplancq, « Faire carrière à Paris : Armand Bloch (1866-1932) et la Franche-Comté, l’importance du soutien régional pour les artistes au xixe siècle », Les Cahiers de l’École du Louvre [En ligne], 7 | 2015, mis en ligne le 01 octobre 2015, consulté le 27 octobre 2023. URL : http://journals.openedition.org/cel/291 ; DOI : https://doi.org/10.4000/cel.291

L’ancien monument aux morts 1914-1918 a été remplacé par un nouveau et la plaque commémorative se trouve dans le temple de Longevelle-sur-Doubs.

Source : https://www.memorialgenweb.org/memorial3/html/fr/resultetat.php?dpt=25&lettre=Longevelle-sur-Doubs

Voici la liste des treize “Morts pour la France” de la commune durant la guerre de 1914-1918 :

  • BOTTARLINI Alfred, † 24/09/1915, Souain (51 Marne), Sépulture
  • CHAVEY Charles Alfred, † 29/12/1915, Souchez (62 Pas-de-Calais)
  • CHAVEY Cyrille Albert, † 03/07/1916 (55 Meuse)
  • DEJONGHE Philemon Irénée Henri, † 17/09/1916, Bouchavesnes (80 Somme), Sépulture
  • DUMOULIN François, † 14/08/1915, Neufchâteau (88 Vosges), Sépulture
  • JACQUIN René Alphonse, † 04/03/1915, Badonviller (54 Meurthe-et-Moselle), Sépulture
  • JEANPERIN Alfred Émile, † 26/10/1918, Guise (02 Aisne), Sépulture
  • MOLBERT Marcel Eugène, † 08/04/1917, Cauroy-lès-Hermonville (51 Marne)
  • NACHIN Edmond Louis, † 16/06/1915 (60 Oise)
  • NETILLARD Paul Lucien, † 12/09/1914, Saint-Soupplets (77 Seine-et-Marne), Sépulture
  • PARDONNET Georges Émile, † 20/08/1914, Niedermorschwihr (68 Haut-Rhin), Sépulture
  • TOTEMS Albert Eugène, † 19/09/1918, Dallon (02 Aisne), Sépulture
  • VUILLEY Léon Alphonse, † 25/09/1915, Souain (51 Marne)

Source : https://www.memorialgenweb.org/memorial3/html/fr/resultcommune.php?insee=25345&dpt=25&idsource=62495&table=bp09

De cette liste par ordre alphabétique, nous allons nous intéresser au dernier et au premier des noms cités. Ces deux-là disparaissent presque en même temps à Souain et feront partie de la même famille posthumément par alliance.

Une famille encore au complet

Le dénombrement de 1911, liste nominative de Longevelle(-sur-Doubs) – 88 maisons, 93 ménages, 322 individus – a recensé la famille de Vuilley Alphonse, né en 1859 à Longevelle, chef de ménage, cultivateur. Nous connaissons déjà Louis “Alphonse”: il est le frère d’Alfred et d’Eugène Vuilley, photographes à Montbéliard et Beaucourt.

Il habite Chemin de Grande communication avec son épouse Anna Girard, née en 1864 à Colombier-Fontaine (en vérité à Dasle), femme, cultivatrice.

Leurs enfants sont :

  • Vuilley Angèle, née en 1890 à Longevelle, fille, cultivatrice
  • Vuilley Alice, née en 1891 à Longevelle, fille, cultivatrice
  • Vuilley Léon, né en 1894 à Longevelle, fils, cultivateur
  • Vuilley Fernand, né en 1900 à Longevelle, fils, cultivateur
  • Vuilley Marcel, né en 1903 à Longevelle, fils, cultivateur
  • Vuilley Henri, né en 1905 à Longevelle, fils, cultivateur
  • Vuilley Marguerite, née en 1910 à Longevelle, fille, cultivatrice

Source : https://portail-archives.doubs.fr/ark:/25993/zc5ngqk7rps2/e220a0b3-4ce1-42b2-b267-4619513686f0

A cette époque, pour une famille de cultivateurs dans un village rural, la seule préoccupation est le travail de la terre, des champs et le bien être du bétail.

“Au début du siècle (XXème), on cultive (à Longevelle-sur-Doubs) encore 424 hectares de terres et l’état du troupeau ne prouve pas une économie complètement tournée vers l’élevage (16 chevaux, 8 boeufs, 32 vaches et 22 veaux, 38 menues bêtes ovines, 61 porcs). Cependant, une société de fromagerie fonctionne depuis 1891 avec la production laitière du village et de Lougres”.

Source : Dictionnaire des communes du département du Doubs, sous la direction de Jean Courtieu, Tome 4, Éditions Cêtre, Besançon, 1985, Longevelle-sur-Doubs, page 1839, auteur : Jean-Marc Debard.

Qui se soucie de l’avenir quand tout va bien ! Hélas, Alphonse, le chef de famille, meurt le 5 avril 1912 à l’âge de 52 ans. Il aurait attrapé une maladie en tentant de sauver ses vaches lors d’une crue de la rivière Doubs en bordure de Longevelle.

Vingt ans en 1914

Son fils “Léon” Alphonse est né exactement le 22 avril 1894.

Il est le matricule numéro 205 sur sa fiche de recrutement militaire. Signalement : Cheveux châtain clair, yeux gris fer, front moyen vertical, nez moyen rectiligne, visage plein. Renseignements physionomiques complémentaires : oreilles très écartées. Taille 1 mètre 73 centimètres.

Portrait photographique de Léon Vuilley par Eugène Vuilley

Source : Portrait de Léon Vuilley © Alain Halter, documents familiaux.

Son degré d’instruction générale (1) est de 2.

Le degré d’instruction mentionné sur les registres matricules militaires est noté de 0 à 5.
0 : ne sait ni lire ni écrire, 1 : sait lire, 2 : sait lire et écrire, 3 : instruction primaire, 4 : brevet d’instruction primaire, 5 : bachelier et licencié, X : dont on n’a pu vérifier l’instruction.

(1) “Le degré d’instruction générale sera indiqué conformément aux prescriptions de l’instruction du 4 décembre 1839”.
Source : https://www.archiveenligne.fr/2015/10/05/le-degre-dinstruction-mentionne-sur-les-registres-matricules-militaires/

Il est incorporé le 23 août 1914, arrivé au corps (Belfort) le dit jour et soldat de 2ème classe (le gouvernement de la France a décrété la mobilisation générale le 1er août 1914, à 16 h).
Corps d’affectation : 42e Régiment d’Infanterie, matricule 9041.

Verso de carte postale adressée à Léon Vuilley.

Source : Verso de carte postale adressée à Léon Vuilley © Alain Halter, documents familiaux.

Léon fait partie de la génération sacrifiée par la Grande Guerre. Pour preuve :
“Tué à l’ennemi entre 25 et 29 septembre 1915. Avis de décès du Ministère de la Guerre en date du 24 octobre 1915. R.d.C. (Rayé Des Contrôles) le 30 septembre 1915. “Mort pour la France” à Souain (Marne)”.

Source : https://archives.territoiredebelfort.fr/ark:/12997/klpr350v41wt/61b625cb-a77b-4a2a-9ece-a95f4350a121 – Cote : Nos 1-5001 R 290Archives départementales du Territoire de Belfort – Média 347/385.

La Base des “Morts pour la France” le concernant indique le décès officiel au 25-09-1915 (Souain-Perthes-lès-Hurlus, 51 – Marne, France), 21 ans, 5 mois et 3 jours.

Source : https://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/arkotheque/client/mdh/base_morts_pour_la_france_premiere_guerre/detail_fiche.php?ref=1288917

Glossaire militaire pour y voir plus clair

Le 23 août 1914, Léon Vuilley est affecté à : 28e Brigade d’Infanterie, 14e Division d’Infanterie, 7e Corps d’Armée, 42e Régiment d’Infanterie, 1ère Compagnie, 1er Bataillon.

“Une armée est une unité militaire, d’une taille assez variable selon les nations et les époques. (…). Lors de la mobilisation d’août 1914, en application du plan XVII, les forces terrestres françaises sont organisées en cinq armées : les 1re, 2e, 3e, 4e et 5e armées. Leur effectif théorique était de 200 000 hommes chacune”.

Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Arm%C3%A9e_(unit%C3%A9)

“Un corps d’armée ou corps est une grande unité militaire constituée de plusieurs divisions, en général 3 à 4. Se substituent ensuite plusieurs unités spécialisées (souvent des régiments du génie, d’artillerie, blindés ou mécanisés) affectées à des missions spéciales ou renforçant temporairement une division. Le corps d’armée dispose souvent d’une réserve de quelques régiments à l’entraînement remplaçant ensuite les unités consommées. Un corps est commandé par un général de corps d’armée ou parfois par un général de division”.

Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Corps_d%27arm%C3%A9e

…”on nomme division une unité militaire interarmes importante, composée d’un nombre de soldats généralement compris entre 10 000 et 30 000. Dans la plupart des armées, un corps d’armée est composé de plusieurs divisions et chaque division est composée de plusieurs régiments ou brigades. (…) Durant la seconde guerre mondiale, une Division d’Infanterie se composait organiquement de : trois régiments d’infanterie (RI), un régiment de reconnaissance blindé, une artillerie divisionnaire à trois groupes de 105 et un groupe de 155, un bataillon du génie, un groupe d’artillerie antiaérienne et de services”.

Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Division_(militaire)

“Une brigade est une unité militaire. Elle est commandée par un brigadier, général de brigade ou brigadier général”.

Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Brigade#cite_note-g%C3%A9n_bri-1

“Un régiment est une unité militaire dont l’effectif moyen varie habituellement entre 1000 et 3500 soldats, commandés par un officier supérieur du grade de colonel ou de lieutenant-colonel. L’appellation de régiment est surtout utilisée dans les forces terrestres mais parfois également dans certaines forces aériennes ou maritimes. La majorité des régiments appartiennent à une seule arme : régiments d’infanterie, du génie, de chars (ou régiments blindés), du train, etc. même s’il existe également des régiments interarmes.
Subdivisé en unités élémentaires appelées, suivant l’arme, compagnies, escadrons ou batteries, le régiment peut, suivant le pays ou l’époque, comporter également une subdivision intermédiaire appelée bataillon, escadron ou groupe d’escadrons, groupe d’artillerie, etc”.

Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9giment

“Dans l’armée de terre, une compagnie regroupe environ cent quarante personnes sous le commandement d’un capitaine. La compagnie – comme l’escadron ou la batterie – est une unité élémentaire, qui appartient généralement à un corps de troupe (le plus souvent ce corps de troupe, également appelé formation administrative, est un régiment)”.

Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Compagnie_(militaire)#cite_note-2

“Un bataillon est une unité militaire commandée par un officier supérieur et regroupant plusieurs compagnies, soit de 300 à 1 200 hommes”.

Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataillon

L’infanterie est l’ensemble des unités militaires qui combattent à pied. Le soldat est appelé “fantassin”.

Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Infanterie

Parcours du 42e régiment d’infanterie de 1914 à 1915

“Le 42e régiment d’infanterie (42e RI) est un régiment d’infanterie de l’Armée de terre française créé sous la Révolution à partir du régiment de Limousin, un régiment français d’Ancien Régime. Depuis la Première Guerre mondiale, il est surnommé As de Carreau (division des AS).
Affectation Première Guerre mondiale : casernement Belfort, Giromagny, 28e brigade d’infanterie, 7e corps d’armée, 14e division d’infanterie d’août 1914 à mai 1917 puis à la 41e division d’infanterie jusqu’en novembre 1918.
1914
Le 4 août une fraction de la 3e compagnie du régiment entre en contact avec une patrouille de cavalerie allemande qui est mise en fuite. Le 8 août, le régiment entre dans Mulhouse puis continue sa progression jusqu’à l’Île Napoléon et Rixheim. Le 9 août, à la nuit, une violente contre-attaque ennemie, partie de la forêt de la Hart, soutenue par une puissante artillerie, oblige les troupes françaises à abandonner le terrain conquis. Le 19 août le régiment s’illustre à Dornach, en s’emparant d’une batterie de six pièces de 77, et en capturant 200 prisonniers. Il entre pour la 2e fois à Mulhouse. À la fin du mois d’août, le régiment quitte l’Alsace et est transporté dans les environs d’Amiens et se trouve le 29 août à la bataille de Proyart afin de retarder la marche des armées allemandes.
Le 6 septembre le régiment, engagé dans offensive de l’Aisne, se bat à Bouillancy, Vic-sur-Aisne, Saint-Christophe, Sacy, Autrêches et Vingré le 20 septembre.
À la guerre de mouvement, succède la guerre de position. Ainsi, le régiment s’enterre tout en participant à de durs combats sur le plateau de Nouvron en particulier le 12 novembre. Les attaques échouent chaque fois devant les positions allemandes constituées par des tranchées invisibles, protégées par d’épais réseaux de fil de fer, et défendues par une nombreuse artillerie. À la fin du mois de novembre, le régiment est mis en réserve et envoyé au repos.
25 décembre : attaque des tranchées allemandes du bois Saint-Mard (près de Tracy-le-Val)
1915
12 janvier : Soissons.
De janvier à mai : secteur de Vingré.

Verso de carte postale écrite par Léon Vuilley.

© Alain Halter, documents familiaux.

“1er avril 1915 – Chère sœur, Je t’écris cette carte pour te dire que ça va bien et je pense que ma carte vous trouvera de même. Je t’écris dans les tranchées et on entend les balles et les obus siffler, mais on n’a pas peur et on va se coucher jusqu’à minuit et à minuit, on va se lever pour aider au canon pour que les boches ne viennent pas et on est encore dans les tranchées. C’est pour 3 jours et on va aller en repos pour 10 jours voir les pays à Ressons (-le-Long, près de Vingré). Rien de plus à vous dire pour le moment bien le bonjour à toute la famille de Bavans et de Longevelle et à la mère Bailly, ton frère qui pense à vous tous”.

6 juin : Quennevières.
Août : Première bataille de Champagne.
25 septembre-6 octobre : seconde bataille de Champagne”.

Source 42e régiment d’infanterie : https://fr.wikipedia.org/wiki/42e_r%C3%A9giment_d%27infanterie

La seconde bataille de Champagne

“La seconde bataille de Champagne oppose, du 25 septembre au 9 octobre 1915, les troupes françaises et les troupes allemandes dans la province de Champagne en France. La préparation d’artillerie commence le 22 septembre 1915”.

Intention stratégique

“L’objectif fixé par le général Joffre est quadruple :

  • limiter le renforcement de l’armée allemande sur le front russe et aider ainsi la Russie qui a perdu la Pologne et dont les armées sont en retraite ;
  • convaincre certaines nations encore neutres d’entrer en guerre au côté des Alliés et en particulier l’Italie ;
  • relancer la guerre de mouvement pour redonner le moral aux militaires français, celui-ci étant passablement entamé par l’immobilisme allié, et en finir au plus tôt avec la guerre ;
  • éventuellement, permettre à Joffre de renforcer sa crédibilité auprès des autorités politiques françaises.

Le principe est de lancer une offensive massive dans un secteur limité à vingt-cinq kilomètres entre Aubérive sur la vallée de la Suippe et Ville-sur-Tourbe pour obtenir la rupture, assurer une exploitation profonde sur les arrières de l’armée allemande, et forcer le repli de toute la partie ouest de son dispositif. C’est la raison pour laquelle chaque armée est renforcée par un corps de cavalerie. Cette attaque est coordonnée avec une offensive commune franco-britannique en Artois qui sert de point de fixation aux Allemands.
Ce secteur de Champagne est choisi par le général de Castelnau en raison de ses caractéristiques géographiques. Le terrain est relativement plat, il n’y a pas d’agglomérations qui pourraient servir de point de résistance aux Allemands et le terrain est soit ouvert, soit boisé de manière diffuse, propre à assurer une progression fluide des vagues d’assaut. Il s’agit donc, après une préparation d’artillerie massive devant être guidée par l’aviation, de conquérir les lignes allemandes en attaquant de face les points de résistance et en les enveloppant par les flancs avec des troupes d’intervalles par vagues continues jusqu’à créer la rupture et l’exploiter à l’aide des troupes de deuxième ligne”.

Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Champagne_(1915)

Offensive de Champagne – mi août au 29 septembre 1915

Historique (sommaire) du 42e Régiment d'Infanterie pendant la Grande Guerre.
Historique (sommaire) du 42e Régiment d'Infanterie pendant la Grande Guerre, page 7.
Historique (sommaire) du 42e Régiment d'Infanterie pendant la Grande Guerre, page 8.

Source : (Historique du 42ème régiment d’infanterie. France. 1914-1918) – Pièce 13114 – L’Argonnaute – Bibliothèque numérique de La contemporaine – Médias 6-7/30 – Pages 7 et 8 : https://argonnaute.parisnanterre.fr/ark:/14707/0l5pmxz4qrjg/93ece33c-43c9-4752-b662-778b856a40c6

En pages 28 et 42 (Médias 16 et 23/30) de ce même ouvrage, nous trouvons :

“Liste des Militaires du 42e Régiment d’Infanterie MORTS AU CHAMP D’HONNEUR(1) : OFFENSIVE DE CHAMPAGNE du 29 Août au 25 Novembre 1915 :

  • Vuilley Léon – Caporal 2ème classe

Note de bas de page : (1) Aux 2876 noms de cette liste, il convient d’en ajouter 1200 de “disparus” pour avoir le chiffre approximatif des pertes en tués, du 42me.

Journal des marches et des opérations

“Un Journal des marches et opérations (JMO) est un document relié relatant les événements vécus par chaque état-major et corps de troupe (groupes d’armées, armée, corps d’armée, division, brigade ou régiment) au cours d’une campagne. Un JMO peut contenir quelque pages et certains approchent les mille pages”. (…)
“La base de référence depuis le 5 novembre 2008 est le site Mémoire des hommes, géré par le Secrétariat Général pour l’Administration (SGA) et plus particulièrement par la Direction de la Mémoire, du Patrimoine et des Archives (DMPA) qui permet la consultation de plus de 3 300 000 pages des JMO de 1914 à 1918 (certains débutent en 1912, d’autres se terminent en 1920) consultables en ligne”.

Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Journal_des_marches_et_des_op%C3%A9rations#cite_note-3
Historiques régimentaires des unités engagées dans la Première Guerre mondiale : https://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/article.php?larub=51&titre=historiques-regimentaires
Un concept déjà ancien : https://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/article.php?laref=351&titre=un-concept-deja-ancien

Rappelons-le, Léon Vuilley est “Tué à l’ennemi entre 25 et 29 septembre 1915”, d’après sa fiche de recrutement militaire. Voici l’historique des faits extraits du Journal des Marches et des Opérations de son régiment (42e R.I.) :

23 septembre 1915
Ordre général n°43.
Soldats de la République :
Après des mois d’attente qui nous ont permis d’augmenter nos forces et nos ressources, tandis que l’adversaire usait les siennes, l’heure est venue d’attaquer pour vaincre et pour ajouter de nouvelles pages de gloire à celles de la Marne et des Flandres, des Vosges et d’Arras.
Derrière l’ouragan de fer et de feu déchaîné, grâce au labeur des Usines de France, où nos frères ont, nuit et jour, travaillé pour nous, vous irez à l’assaut tous ensemble, sur tout le front, en étroite union avec les Armées de nos Alliés.
Votre élan sera irrésistible.
Il vous portera d’un premier effort jusqu’aux batteries de l’adversaire, au-delà des lignes fortifiées qu’il vous oppose.
Vous ne lui laisserez ni trêve ni repos jusqu’à l’achèvement de la victoire.
Allez-y de plein cœur, pour la délivrance du sol de la Patrie, pour le triomphe du Droit et de la Liberté.
J. Joffre”

25 septembre
“Jour N. – A 5h30 – Tous les éléments du régiment sont en place conformément au dispositif d’attaque.
9.15 : Déclenchement de l’attaque.
Les vagues partent, mais elles sont en partie fauchées par le feu des mitrailleuses ennemies, notre droite surtout éprouve de grandes difficultés pendant la traversée du Bois B.E. Certains éléments peuvent cependant progresser.
A 15h, la progression devient plus rapide.
A 18h, le 42e s’empare de 2 pièces de 105 et d’une batterie de 77 et le régiment s’installe en avant-poste de fin de combat sur la cote 150, en liaison à droite avec le 35e au nord de la tranchée Blücher. A gauche la liaison est recherchée avec la 27e Brigade.
Les pertes sont sérieuses surtout en officiers, la valeur défensive des troupes est plus que réduite. Pendant la nuit, les unités essaient de se reconstituer. En raison même des pertes subies par le Corps, deux groupements sont formés l’un sous les ordres du Commandant Latour, l’autre sous le commandement du Capitaine Bouhéret”.

Carte du secteur du 42e d'Infanterie.

26 septembre
5h30 – (…), la marche reprend, avec objectif : “La tranchée des Tantes”.
8h – Vers 8 heures, les éléments de tête sont accueillis par une vive fusillade. On organise la position et après une préparation rapide par l’artillerie, l’attaque de la “Tranchée des Tantes” est donnée à 16h par le bataillon Latour. Certains éléments pénètrent dans cette tranchée, d’autres dans le Bois n°2. – Le Bataillon Bouhéret reste en réserve vers les batteries allemandes (lisière N. des Bois 28, 29, 30 et 31).
Vers 19h, les allemands contre attaquent, mais nous tenons toujours une partie de la tranchée.
Les pertes en cadres sont encore des plus sérieuses et les fractions du régiment sont à bout de forces. Toujours pas de renfort. Enfin, des feux de mitrailleuses partant sans répit de la tranchée des “Homosexuels” rendent intenables la partie Nord du Bois n°2.
Vers minuit, l’ordre est donné de se replier sur les lisières 28, 29, 30 et 31 qui sont organisées défensivement”.

27 septembre
“A 16h, nouvelle attaque de la “Tranchée des Tantes”. Bataillon Bouhéret à droite avec objectif : saillant 1205 de la dite tranchée. – A gauche Bataillon Latour ayant le Bois n°2 comme objectif.
Le bataillon Bouhéret pénètre avec certains éléments dans la “Tranchée de Tantes”.
Le bataillon Latour parvient dans le bois n°2, mais ne peut en déboucher face au Nord. Une partie cependant de ses unités arrive à se glisse dans les “Tantes” par la borne N.E. du Bois n°2.
Le Lt Colonel Petit commandant le régiment est blessé près de 1205 à 17 heures.
Le commandement du Corps passe au chef de bataillon Latour.
Les fractions restées dans le Bois n°2, ne pouvant en déboucher à cause du feu des mitrailleuses venant des “Homosexuels” et du rentrant à l’Est du saillant 1207, ne pouvant davantage se couler dans la “Tranchée des Tantes” se replient dans la nuit sur les lisières du bois 28.29.30 et 31.
Restent dans les “Tantes” des éléments du 35 et du 42e sous les ordres du commandant de Pirey”.

28 septembre
“A 8 h, le Bataillon de Dépôt envoie un renfort de 146 hommes au 42e. Ce renfort est incorporé aux fractions du régiment qui tiennent les lisières 28, 29, 30 et 31.
A 16h30, attaque de la Tranchée des Tantes par la Brigade Duval (4 bataillons de Chasseurs). L’action de premières vagues est en partie arrêtée par un terrible feu de barrage d’obus de tous calibres et d’obus asphyxiants, néanmoins la plus grande partie des chasseurs gagne la tranchée des Tantes dans laquelle les hommes sont littéralement empilés”.

29 septembre
“Le général Lacotte, commandant le 28e Brigade, constitue sous les ordres du Colonel Tesson du 35e un groupement composé du 402e, du 35e et du 42e. Il doit utiliser la brêche entre 1205 et 1207 et gagner vers le Nord la crête dormant sur la Py.
Le groupement Tesson part à 3h dans l’ordre : 402e, 35e et 42e.
A la pointe du jour, les éléments du 42e sont en arrière de la “Tranchée des Tantes”, mais ne peuvent la franchir, car l’artillerie allemande fait une concentration de feux extrêmement violente sur la partie conquise de cette tranchée et barre complètement le goulot.
Vers 6h30, contre attaque ennemie. Les Coloniaux se replient entraînant le 402e. Le Colonel Tesson qui veut rétablir l’ordre est tué par un obus. Les éléments du 42e tiennent bon dans la tranchée avec les fractions du 35e sous les ordres des Chefs de Bataillon Engelhord, de Pirey et Latour. Les commandants de Pirey et Latour sont légèrement blessés et conservent leur commandement.
Vers minuit, un bataillon de la Brigade Susbielle vient dans la “Tranchée des Tantes” relever ce qui reste du 35e et du 42e”.

30 septembre
Le 42e qui s’était rallié sur la lisière Nord des bois de la cote 150, reçoit l’ordre de gagner la côte 153. Il arrive vers 16h sur ses nouveaux emplacements”.

Pertes éprouvées pendant les combats de 25, 26, 27, 28 et 29 septembre 1915
1° Tués
a) Officiers :

  • Keller, De Collasson, Quillery, Bouhéret, Capitaines
  • Camus, Leca, De Bagelaire de Ruppière, Lieutenants
  • Morizot, Bégault, Joachim, Jason, Javel, Missonx, Bride, Lévèque, Jacques, Boisselet, Didier, Joly, Bonfait, Voisin, Goim, Berthant, Sous-lieutenant


b) Troupe : 243 hommes
2° Blessés
a) Officiers :

  • Petit, Lieutenant, Colonel commandant le régiment
  • Pimont, Montaland Davray, Chefs de Bataillon
  • Blum, Coudrin, Capitaine
  • Cormellino, Corneux, Deguijhem, Poimot, Thouvenot, Schulteiss, Ribaud, Dupont, Lieutenants
  • Marchal, Nadru, Dutrène, Claret de Fleurieu, Delize, Schull, Jeannin, Duvivier, Gainet, Juteau, Sous-lieutenants

b) Troupe : 862 hommes
3° Disparus : a) Officiers : néant – b) Troupes : 481 hommes

Source : https://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/ark:/40699/e005278c83e77b68/5278c83e7b409

Journal de Marche du 1er Bataillon appartenant au 42e R.I.

Page de garde : 42me Régiment d'Infanterie - Journal de Marche (1915, 7 juillet - 1919, 31 mai).

17 août 1915 : le Bataillon bivouaque aux environs de la ferme Piémont dans le camp de Châlons. Stationnement du Bataillon au bivouac du camp de Châlons, du 17 août au…
18 au 27 août : sans changement.
28 août : Départ pour le camp de Suippes dans l’ordre 1.2.3.4.
29 août : 1ère Cie de jour assure le campement.

29 août au 1er septembre : sans changement.
1er septembre : À minuit relève du 2e Bataillon aux tranchées. Les 1e, 2e et 4e Compagnies occupent les tranchées, la 3e en réserve.

2 au 6 septembre : sans changement.
7 septembre : Le Bataillon est relevé par le 3e et retourne au camp de Suippes, la 4e Compagnie de jour assure le campement.
8 au 16 septembre : Cantonnement au camp de Suippes et travaux.
17 septembre : Le Bataillon relève le 2e aux tranchées ; 1e, 2e et 3e Compagnies en 1ère ligne, 4e en réserve. 18.19.20.21 septembre : sans changement.
22 au 24 septembre : stationnement du Bataillon au camp de la Suippes.
25 septembre au 29 septembre : Combats”.

Source : https://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/ark:/40699/e00527b18840b984/527b188430905

En fin de compte

“La seconde bataille de Champagne a fait 27 851 tués, 98 305 blessés, 53 658 prisonniers ou disparus du côté français et des pertes beaucoup plus faibles du côté allemand. Le front a progressé de 3 à 4 km mais la rupture n’a pas été réalisée. Les Allemands ont su faire face dans un premier temps avec les réserves locales et, dans un deuxième temps, avec l’arrivée du 10e corps destiné initialement à la Russie.

Date : 14/10/191 – Source : Le Miroir – Auteur : inconnu – Versement et modifications ː G.Garitan.

Elle a démontré l’impossibilité de franchir dans un seul mouvement deux lignes de défense sans une préparation et une coordination interarmes et la nécessité de traiter chacune des lignes séparément”.

Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Champagne_(1915)

Récapitulatif en forme de biographie

  • “Léon” Alphonse Vuilley est né le 22 avril 1894 à Longevelle-sur-Doubs.
  • Le 5 avril 1912 décède son père Louis “Alphonse” à l’âge de 52 ans.
  • “La mobilisation française de 1914 s’est déroulée en 17 jours, du 2 au 18 août 1914, comprenant le transport, l’habillement, l’équipement et l’armement de plus de trois millions d’hommes dans tous les territoires français, en métropole mais aussi dans certaines colonies, puis leur acheminement par voie ferrée essentiellement vers la frontière franco-allemande de l’époque”.

Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Mobilisation_fran%C3%A7aise_de_1914

  • Incorporé le 23 août 1914 à la caserne Bougenel (actuel quartier des 4 As). Arrivé au corps le dit jour et soldat de 2ème classe. N° matricule du recrutement : 205.

Source : https://fr-academic.com/dic.nsf/frwiki/24565

Carte postale : Guerre européenne - Haute Alsace 1914-1915 - Belfort - Caserne Bougenel - Edit. Cardot Belfort Censurée.

Source : Guerre européenne – Haute Alsace 1914-1915 – Belfort – Caserne Bougenel – Edit. Cardot Belfort Censurée – Déposée par Jasmine58 – https://www.geneanet.org/cartes-postales/view/2738681#0

  • Affectation complète : 28e Brigade d’Infanterie, 14e Division d’Infanterie, 7e Corps d’Armée, 42e Régiment d’Infanterie, 1ère Compagnie, 1er Bataillon.
  • Tué à l’ennemi entre 25 et 29 septembre 1915.
  • R.d.C. (Rayé Des Contrôles) le 30 septembre 1915.
  • Avis de décès du Ministère de la Guerre en date du 24 octobre 1915.
  • “Mort pour la France” à Souain (Marne) à 21 ans, 5 mois et 3 jours.
  • Sans sépulture.

Source : https://www.memorialgenweb.org/memorial3/html/fr/resultcommune.php?insee=25345&dpt=25&idsource=62495&table=bp09

  • Secours de 150 (f) accordé le 14 décembre 1915 à Mme Vuilley (note manuscrite au crayon de papier en marge haute de la fiche de recrutement de Léon Vuilley).

Souain

“Sur les fiches Mémoire des Hommes, le lieu de décès Souain est très souvent un lien vague qui englobe le nord et nord-est de Souain bien au-delà des limites de la commune.
Ce lieu permet de regrouper les fiches des soldats indiqués décédés dans les communes de Souain, Sainte-Marie-à-Py, Tahure, Sommepy, Perthes-lès-Hurlus sans autre précision de lieu ou un lieu non encore répertorié”.

Source : https://www.memorialgenweb.org/memorial3/html/fr/resultat_geoportail.php?id_lieu=1268
Voir cartes du front des Batailles de Champagne 1914-1918 : https://patrimoine51.forum-actif.net/t80-cartes-du-front

La nécropole nationale de la Ferme des Wacques

“Après une préparation d’artillerie de trois jours, l’attaque est déclenchée le 25 septembre (1915). Les Français enlèvent les premières lignes à l’exception de celles situées notamment sur la butte du Mesnil. Sur l’emplacement de cette nécropole, s’est élancée la 28e brigade, constituée par les 35e et 42e régiments d’Infanterie. Ces hommes issus, pour beaucoup, de Belfort doivent s’emparer du Plateau des Tantes situé à l’ouest de la Ferme de Navarin. Là, l’ennemi, retranché dans une position hérissée de barbelés et de mitrailleuses, résiste violemment. Au prix de pertes importantes, la brigade parvient, le 27 septembre, à s’emparer de la Tranchée des Tantes sur une largeur d’environ 500 mètres. La percée tant espérée semble se réaliser. Pourtant, faute de moyens, elle ne peut être exploitée. Encerclée, soumise à de violents bombardements, la 28e brigade est anéantie, tout comme la ferme des Wacques qui est au cœur de ces affrontements. (…)
Aujourd’hui, la région de Suippes, au travers des vestiges des villages de Perthes, Hurlus, Mesnil, Tahure et Ripont mais aussi de dix-huit nécropoles, conserve le souvenir de ces combats acharnés. Pour la seule commune de Souain, on recense trois autres cimetières militaires et l’emblématique monument-ossuaire de la Ferme de Navarin rassemblant 10 000 corps de soldats non identifiés et préservant le souvenir des combattants français, américains, polonais, russes et tchécoslovaques qui ont pris part aux opérations sur le front de Champagne”.

Source : https://www.cheminsdememoire.gouv.fr/index.php/fr/la-necropole-nationale-de-souain-perthes-les-hurlus-la-ferme-des-wacques

Vue d'ensemble des ruines de la ferme des Wacques près de Souain (Marne) 1915 - Photographe : Raoul Berthelé (1886–1918) - Photographie stéréo sur verre.

Vue d’ensemble des ruines de la ferme des Wacques près de Souain (Marne) 1915 – Photographe : Raoul Berthelé (1886–1918) – Photographie stéréo sur verre : https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Souain.Ferme_des_WacquesFonds_Berthel%C3%A9-_49Fi907.jpg

“Le 25 septembre 1915, jour de l’offensive de Champagne, le secteur des Wacques était la position de départ de la 28ème Brigade (35ème RI et 42ème RI). Cet engagement dura jusqu’au 30 septembre et fut très meurtrier avec la perte de 1.133 hommes. En avril 1919, Paul Doncoeur, aumônier à la 28ème Brigade et Père franciscain, revient sur les lieux et constate avec effroi les corps abandonnés et sans sépultures des camarades tombés quatre ans auparavant. Il décide, avec une dizaine de volontaires de la 28ème Brigade, de relever les corps dispersés et de leur donner une sépulture digne. Il fait édifier un monument à l’emplacement même des parallèles de départ de la 28e Brigade. Pour ce faire, il obtient le renfort de Tirailleurs indochinois et d’une douzaine de prisonniers autrichiens. Les fonds nécessaires sont rapidement réunis et la nécropole est inaugurée le 25 septembre 1919 par Monseigneur Tissier, évêque de Châlons-sur-Marne”…

Source : https://www.paysages-et-sites-de-memoire.fr/site/Souain/

Vue aérienne de la nécropole nationale de la Ferme des Wacques.

Cette nécropole d’une superficie de 0,34 ha abrite les tombes de 147 soldats français tués au cours de la Première Guerre mondiale. Sa conception est atypique : une allée de stèles de pierre en forme de croix conduit à une double rangée circulaire de croix en pierre entourant une grande croix elle aussi en pierre. L’ensemble fait penser à un cromlech. La grande croix en pierre d’Euville – le « Calvaire des Wacques » – dédiée « Aux morts de la XXVIIIe brigade ».
Auteur photo : Corneliux – https://commons.wikimedia.org/wiki/File:N%C3%A9cropole_nationale_La_ferme_des_Wacques.jpg

La nécropole nationale de la Crouée

Nécropole nationale de La Crouée à Souain (Marne, France).
Auteur photo :
François GOGLINS – https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Souain-FR-51-n%C3%A9cropole_militaire-panoramic-02.jpg?uselang=fr
Voir : https://www.cheminsdememoire.gouv.fr/fr/la-necropole-nationale-de-souain-perthes-les-hurlus-la-crouee

Le premier nom figurant sur la plaque commémorative de l’ancien monument aux morts de Longevelle-sur-Doubs est BOTTARLINI Alfred, mort le 24 septembre 1915 à Souain !
Le relevé du monument sur le site Mémorial Gen Web indique qu’il a une sépulture et la rubrique Inhumation de sa fiche individuelle indique :

  • Département : 51 – Marne
  • Commune : Souain-Perthes-lès-Hurlus
  • Lieu : Nécropole nationale La Crouée
  • Carré, rang, tombe : Tombe 3874.

La rubrique Décès précise :

  • Date : 24/09/1915 (34 ans)
  • Département : 51 – Marne
  • Commune : Souain
  • Genre de mort : Tué à l’ennemi
  • Mention Mort pour la France : Oui

“Alfred” Louis Bottarlini est né à Longevelle-sur-Doubs le 22 février 1881.
Son père Dominique (Domenico) d’origine italienne a été naturalisé français par décret du 28 février 1888. Sa mère Mathilde Mazzuchelli est née à Cunardo (Varese, Lombardie, Italie), décédée le 17 mai 1884 à Longevelle-sur-Doubs, âgée d’environ 42 ans.
Alfred est le numéro matricule du recrutement 1228, classe de mobilisation 1901, profession de cultivateur. Signalement : Cheveux et yeux, sourcils châtains, front haut, nez moyen, bouche moyenne, menton rond, visage plein. Taille 1 mètre 65 centimètres, degré d’instruction générale 3 (Instruction primaire).
Dirigé sur le 21e Régiment d’Infanterie. Le 15 novembre 1903, arrivé au corps le dit jour, immatriculé sous le n° 6912 et soldat de 2e classe. Soldat de 1ère classe le 31 mai 1905. Passé dans la disponibilité (de l’armée active) le 23 septembre 1905. Certificat de bonne conduite “accordé”.
Voilà pour le service militaire. Le 21 juillet 1907, Alfred se marie à Longevelle-sur-Doubs avec Laure Emma Lucie Marchand. Il est maçon. Le 5 octobre 1907 naît Berthe et Ernest Charles le 7 avril 1909. A cette date, il est ouvrier d’usine.
Il accomplit une première période d’exercices militaires dans le 35e R.I. du 3 au 25 novembre 1909 et une seconde période d’exercices dans le même 35e Régiment d’Infanterie du 24 mai au 9 juin 1910.
Rappelé à l’activité par suite de Mobilisation générale au 35e Régiment d’Infanterie. Arrivé au corps le 1er août 1914.
Tiré à l’ennemi le 24 septembre 1915, à la ferme des Wacques, commune de Souain (Marne), avis officiel du Ministère de la Guerre D.L. 3369 en date du 18 octobre 1915. “Mort pour la France” à 34 ans, 7 mois et 2 jours.

Epilogue

Léon Vuilley et Alfred Bottarlini, originaires et domiciliés à Longevelle-sur-Doubs, sont morts quasiment aux mêmes jours sur le même champ de bataille, l’un entre les 25 et 29, l’autre le 24 septembre 1915. Ils faisaient partie de la 28ème Brigade d’Infanterie, l’un au 42ème R.I., l’autre au 35ème R.I.
Dix sept ans plus tard, le 17 décembre 1932, “Marguerite” Suzanne Vuilley – la plus jeune sœur de Léon – épouse Ernest Charles Bottarlini – fils d’Alfred et adopté par la nation en 1920. Immanquablement lors de ce mariage, les deux familles réunies ont dû fortement penser aux deux grands absents tutélaires apparentés par alliance.

Un mariage peut en rappeler un autre

Durant ces réjouissances familiales, Angèle Vuilley, sœur aînée de la mariée et de Léon, se remémore aussi douloureusement la disparition de son mari, lui aussi arraché aux siens par cette effroyable Grande Guerre.
Angèle et Georges Alphonse Bailly se marient le 7 mars 1914 à Bavans. Il y est né le 26 février 1889 de Jules, cultivateur et d’Elise Beucler.
Il est donc de la classe 1909, numéro matricule du recrutement 106, profession de cultivateur. Signalement : Cheveux et sourcils noirs, yeux bruns, front ordinaire, nez moyen, bouche moyenne, menton rond, visage ovale. Taille 1 mètre 64 centimètres, degré d’instruction générale 3 (instruction primaire).
Inscrit sous le n°20. Incorporé au 4e Bataillon d’Infanterie de ligne, 23e Régiment Infanterie le 5 octobre 1910. Arrivé au corps le dit jour et soldat de 2ème classe. Envoyé dans la disponibilité le 25 septembre 1912. Se retire à Bavans. Certificat de bonne conduite “accordé”.

BELFORT - Caserne Béchaud, occupée par les 4es Bataillons d'infanterie de ligne.

© Alain Halter, documents familiaux.

Rappelé à l’activité par suite de Mobilisation générale. Arrivé au corps le 1er août 1914 au 172ème Régiment d’Infanterie. Passé 54ème Régiment d’Infanterie le 13 mars 1916. Passé au 289ème Régiment le 23 novembre 1916.

Parcours 172ème Régiment d’Infanterie d’août 1914 à mars 1916
En 1914 : Casernement Belfort. Régiment affecté à la défense de la forteresse de Belfort.
1914 : Opérations d’Alsace (fin août)
1915 : Bataille de Champagne : Ferme de Navarin, Butte de Souain (25-30 sept.)
1916 : Bataille de Verdun : Bois Fumin, Bois la Laufée, Batterie de Damloup, Souville (Juin)

Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/172e_r%C3%A9giment_d’infanterie

Parcours 54ème Régiment d’Infanterie de mars à novembre 1916
Le 19 mai à la faveur d’un violent vent du Nord, l’ennemi effectue une forte émission de gaz sur le front du régiment et sur celui des unités voisines, à gauche jusqu’à la route de Saint-Souplet, à droite sur le front de la 127e division.
Le 29 mai le 54e est relevé par les 90e et 114e régiments d’infanterie et prend ses cantonnements à Suippes, Saint-Hilaire-au-Temple et Dampierre-au-Temple.
Le 10 juin, le 54e est transporté en chemin de fer de Cuperly à Sommeilles-Nettancourt et cantonne le lendemain à Charmont. Le 13 juin, une étape de 15 kilomètres vers l’est l’amène aux cantonnements de Louppy-le-Château et Villotte-devant-Louppy. Le 15 juin, après une courte marche, il cantonne à Marats-la-Grande et Condé-en-Barrois. Le 17 juin, il s’embarque à 7 heures en camions-autos à Condé-en-Barrois et il est amené vers Nixéville et, de là, il gagne Haudainville où les 2e et 3e bataillons cantonnent dans les nombreuses péniches amarrées sur le canal latéral à la Meuse, et Belrupt où cantonne le 1er bataillon.

  • Bataille de Verdun
  • Bataille de la Somme

Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/54e_r%C3%A9giment_d%27infanterie

Parcours 289ème Régiment d’Infanterie de novembre 1916 à juillet 1918
Mars à Avril 1916 : Bataille de Verdun, Bois des Buttes
Mai 1917 : Marne, Le Casque, Le Téton
1918 : Aisne, ouest de Chauny puis Moulin-sous-Touvent…

Tué à l’ennemi le 3 juillet 1918 à Moulin-sous-Touvent (Oise). Avis ministériel du 24 juillet 1918. “Mort pour la France” à 29 ans, 4 mois et 5 jours.

Voir Monument aux morts de Bavans : https://monumentsmorts.univ-lille.fr/monument/15754/bavans-place/

Nécropole nationale de Vic-sur-Aisne (Aisne).

Nécropole nationale de Vic-sur-Aisne (Aisne) – Auteur photo : Helmut Aschauer – https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Vic-sur-Aisne_Kriegerfriedhof.jpg?uselang=fr

Corps transféré au Cimetière Militaire de Vic-sur-Aisne le 17.12.1921, tombe 1, carré E. Avis n° P.V. 9106 du 23.12.1921.

Voir le Cimetière Militaire de Vic-sur-Aisne : https://www.tourisme-villers-cotterets.fr/activites/culture-et-patrimoine/heritage-14-18/en-vallee-de-laisne/PCUPIC002FS000AO_le-cimetiere-militaire-de-vic-sur-aisne/

Et les autres “Morts pour la France” de Longevelle-sur-Doubs

Un dernier mariage pour la route

Le 5 novembre 1921, Alice Vuilley, sœur d’Angèle, de Marguerite et de Léon, épouse Joseph Halter. Ce dernier est né à Klingenthal (Bas-Rhin) le 13 janvier 1894.
Il est incorporé dans l’armée allemande en juillet 1914, un mois avant le début de la guerre (1er août 1914 : déclaration de guerre de l’Allemagne à la Russie, 3 août 1914 : déclaration de guerre de l’Allemagne à la France). Il y reste jusqu’au 27 septembre 1918 où il est blessé près de Biaches dans la Somme, rapatrié en France en juin 1919 (voir son parcours militaire).

“L’Alsace (moins l’arrondissement de Belfort), une partie de la Lorraine – le département de la Moselle dans ses limites actuelles – et quelques villages du département des Vosges furent cédés à l’Empire allemand au Traité de Francfort, après la défaite française de 1871, laissant aux populations pendant quelques mois le choix d’« opter » pour la France. Les populations de ces contrées qui restent sur place – notamment pour garder une présence française en zone annexée – se sont ainsi retrouvées sujets de l’Empereur germanique et soumises aux obligations et usages des ressortissants du nouveau Reich. Les jeunes hommes durent accomplir leur service militaire et tous ces soldats Alsaciens-Lorrains ont été mobilisés – au sein des armées de l’empire germanique – durant la Première Guerre mondiale. Entre 1914 et 1918, environ 18 000 Alsaciens-mosellans « réfractaires » choisissent de quitter leurs familles pour aller s’engager dans l’armée française, alors que 380 000 conscrits Alsaciens et Lorrains partent servir l’Allemagne et le Kaiser. Cette mobilisation au début de la Première Guerre mondiale se fait globalement sans heurt, les jeunes générations n’ayant jamais connu la France et se considérant comme citoyens allemands”…

Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Malgr%C3%A9-nous

“380 000 Alsaciens et Lorrains ont servi dans l’armée impériale allemande pendant la Première Guerre mondiale. Le nombre de désertions survenues parmi eux est resté faible. Entre 1 000 et 2 000 personnes ont au total été concernées.
Mais beaucoup mélangent la Grande Guerre et la Seconde Guerre mondiale en associant ces soldats de l’armée impériale aux Malgré-Nous de 1939-1945. Or en 1914, la population d’Alsace et d’une partie de la Lorraine était allemande depuis plus de quarante ans. Pour les jeunes enrôlés, qui étaient tous passés par l’école de l’Empire allemand, il était tout à fait normal d’aller combattre du côté allemand. Par ailleurs, le régime impérial de Guillaume II n’a rien à voir avec celui de l’Allemagne nazie : le premier s’illustre par quelques éléments de constitution, le second est une dictature nazie. Enfin, les Alsaciens et Lorrains de l’armée impériale allemande n’ont pas tous été envoyés sur le front russe, comme l’ont été majoritairement les Malgré-Nous. A Saint-Avold, par exemple, seule la moitié des soldats y a été envoyée, l’autre a combattu sur le front Ouest contre la France”.

Source : http://blogerslorrainsengages.unblog.fr/2015/11/07/1914-1918-des-soldats-alsaciens-et-mosellans-de-larmee-imperiale-allemande/
Lire : Quelle mémoire pour les soldats alsaciens-lorrains de la Grande Guerre ? Raphaël Georges – https://www.cairn.info/revue-le-mouvement-social-2015-2-page-59.htm

Joseph Halter était de profession contremaître de scierie. Il obtient un Certificat d’apprentissage Élève Cordonnier, après une formation de juin à novembre 1930 à l’Ecole des mutilés de Lyon-Gerland. Dorénavant, il sera Maître-Artisan Cordonnier à Longevelle-sur-Doubs.

Son frère Victor Halter, de deux années plus jeune, est lui né à Wisches (Bas-Rhin) le 20 décembre 1896.
Il s’engage volontaire pour la durée de la guerre à la 4e sous-intendance de Lyon le 18 juin 1917 au titre de la Légion Etrangère avec affectation au 1er groupe d’artillerie de campagne d’Afrique. Passé au 3e groupe d’artillerie de campagne d’Afrique le 12 janvier 1918. Envoyé en congé (?) de mobilisation par le 54e Régiment d’artillerie, Lyon le 23 septembre 1919, 10e échelon, N° 1258. Réintégré à la subdivision de Sélestat le 10 avril 1920, où il est inscrit classe 1916 N° matricule 1448. Campagne contre l’Allemagne, en Algérie du 26 juin 1917 au 22 septembre 1919.

Source : 1 RP 1886 – Lyon (Rhône, France) – Registres matricules 1919 – 1919

Cartes postales anciennes et fragments de vie

Recto Longevelle (Doubs) - Café Girardot.

© Alain Halter, documents familiaux.

Verso Longevelle (Doubs) - Café Girardot.

“Longevelle 13 mai 1921
Cher Joseph,
J’espère que vous avez fait bon retour lundi et que vous n’avez pas été trop disputés. Quand à Dimanche prochain ne m’attendez pas, je remets mon voyage à plus tard.
J’espère que vous êtes en bonne santé ainsi que vos parents.
Présentez à vos parents mes bonnes amitiés et salutations.
Et pour vous cher Joseph, recevez mes plus doux baisers en attendant le plaisir de vous voir.
Votre Alice”.

(Alice Vuilley à Joseph Halter).

Recto Longevelle (Doubs) - Vue sur le Doubs.

© Alain Halter, documents familiaux.

Verso Longevelle (Doubs) - Vue sur le Doubs.

“Longevelle le 4 février 1924
Chère sœur et beau-frère.
Je vous écris cette petite carte pour vous inviter à venir au boudin samedi. Si vous pouvez vous apporterez du persil, si tu peux trouver, des épinards tu en apporteras 1 kilo, 3 ou 4 pieds de salade tu verras bien ; Tu apporteras une livre de café. Nous sommes retournées à l’école aujourd’hui nous avons eu vacances huit jours. Je voudrais bien que tu m’apportes pour 4 sous de plumes pour la ronde et la bâtarde comme celle que je vous ai laissé, tu iras à la librairie Andrés. Rien de plus à vous dire pour le moment, bonjour de toute la famille.
Bons baisers Marguerite”.

(Marguerite Vuilley à Alice Vuilley et Joseph Halter).

Recto Longevelle (Doubs) - Le Doubs et le Temple.

© Alain Halter, documents familiaux.

Verso Longevelle (Doubs) - Le Doubs et le Temple.

“Bien chers sœur et Beau-frère.
Je fais réponse à votre lettre qui nous a fait grand plaisir. Lorsque Marcelle a entendu que tu disais que tu avais le cafard, elle a dit à sa maman de la lire encore une fois et elle riait de tout son cœur. Toute la famille est en bonne santé. J’espère que vous êtes en bonne santé et papa Noël veut venir à Longevelle mais il faut que vous soyez sage, il ne vient que pour les époux qui s’aiment et qui ne se battent pas au lit. Toute la famille vous donne bien le bonjour et vous embrasse bien fort”.
Marguerite ta petite sœur qui pense à vous”.

(Marguerite Vuilley à Alice Vuilley et Joseph Halter).

Recto Longevelle (Doubs) - Monument élevé à la Mémoire des Morts tombés glorieusement pendant la Grande Guerre.

© Alain Halter, documents familiaux.

Verso Longevelle (Doubs) - Monument élevé à la Mémoire des Morts tombés glorieusement pendant la Grande Guerre.

“Longevelle le 8 août 1924.
Chers soeur et beau-frère
Nous avons fait bon retour Mardi, Henri était à la gare. Il fait un vilain temps qui donne l’ennui, je pense qu’il en est de même à Giromagny. J’ai bien l’ennui. Hier nous avons fait des brassées, nous avons eu chaud. Aujourd’hui je fais la lessive, il fait froid, je pense que tu fais toujours tes chaussettes. La femme à Joseph a bien dormi mardi la nuit. Rien de plus à vous dire. Le bonjour de toute la famille. Bons baisers.
Marguerite”

(Marguerite Vuilley à Alice Vuilley et Joseph Halter).